Rajasthan : Naissance d'un séjour...
Episode 1 • Jaipur
Par Patrick Wasserman (photos Semaryp et P.Wasserman / Vidéos P.Wasserman)
Nocturne, dans le jardin de l'hôtel SB. Paons hurlants (le jour) et écureuils par dizaines. Ronflements des climatiseurs. Au loin, la rumeur et les klaxons de la ville.
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Me voici pour la première fois "seul" à Jaipur, capitale de l'état indien du Rajasthan, si tant est que l'on puisse être vraiment "seul" dans cette immense ville, comme partout en Inde, d'ailleurs.
Visions nocturnes : l'Inde en condensé !!!
A 200 m de l'hôtel, une dizaine de pharmacies côte à côte, seules encore ouvertes en soirée, juste en face d'un hôpital.
Stands de nourriture, foule, musique, lumières, devant l'immense "shopping center" à côté de la "New Gate". A l'intérieur en forme de grand "théâtre à l'italienne" façon Boussicot version indienne, une scène est dressée, avec musiciens (tablas, synthé, percussions électroniques, guitare), et un chanteur... albinos, en chemise rose. La foule est réunie en bas et aux balcons des étages pour observer le spectacle. Toutes les boutiques du "shopping Center" sont vides, et semblent ne jamais avoir été occupées. Est-ce une inauguration ?
A l'extérieur, d'autres "spectacles" attirent d'autres foules...
Une mosquée déserte mais illuminée comme un sapin de Noël.
Un homme gît le corps à moitié immergé dans une flaque. Sa cyclo-échoppe est renversée sur le côté, dans l'eau elle aussi. Voitures et piétons l'ignorent. Est-il mort ? Pas de policiers à qui m'adresser pour lui venir en aide. Je fais comme les autres, et passe mon chemin, avec cette image terrible "photographiée" dans ma tête.
Des temples bruyants où l'encens brûle à toute heure en rajoutent cette l'ambiance hallucinante.
Le cinema Raj Mandir, grand bâtiment rococo aux néons verts et rouge, qui fût, en son temps, l'un des plus grands de l'Inde.
Sortant de l'ombre de temps à autres : plusieurs "restaurants de rue", huiles fumantes plus ou moins malodorantes, grosses marmites en aluminium, grandes tablées ou les mains droites s'affairent à ramasser Daal et autres "mix vegetable" huileux à l'aide de chappatis cuits à même la flamme.
Je croise un éléphant, et son cornac lui ordonnant d'en haut de presser le pas, au milieu de la circulation. Eux aussi ignorent les feux rouges. Puis, juste après, quelques cavaliers.
Agglomérats de vaches bossues, énormes, autour de tas d'immondices. Certaines, aussi, sont attelées à des carrioles, évoluant au milieu des voitures.
"Sacrées" vaches sacrées... qui se nourrissent de tout ce qu'elles trouvent, au milieu du brouhaha...
Corps allongés et endormis un peu partout, trottoirs, jardins, recoins, rond-points, parfois enveloppés dans une couverture, comme s'il ne faisait pas assez chaud comme ça.
Un groupe d'une vingtaine de personnes crient, dans l'ombre : dispute, manifestation, prière ?
Femmes en sari dans la nuit, silhouettes fantomatiques.
Arrivée à l'hôtel où le réceptionniste est déjà couché, sur un lit à l'indienne, installé lui aussi sous une couverture, devant son comptoir sur la terrasse à l'extérieur. Il me propose une boisson ("24 hours service !" me dit-il...). Je prends un Pepsi devant mon ordi...
A suivre...
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