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lundi 7 décembre 2015

Impressions indiennes... # Episode 2 • Premières rencontres

Rajasthan : Naissance d'un séjour... 

Episode 2 • Premières rencontres
Par Patrick Wasserman (photos M. Birouste)

Fin août aux portes du désert...

. . . . . . . . .

La grosse chaleur est de retour, et les traces des inondations de la veille déjà évaporées.

Premier rendez-vous avec nos contacts conseillés par Majnu Jah (Morarka Fondation), Vigyan Gadodia et Vikas Deep Gupta, tous deux co-directeurs de la jeune entreprise Sahaj Agrofarm India Pvt. Ltd.
"Jeunes loups" de l'économie indienne, la trentaine, rigoureux et ambitieux, ils ont créé cette entreprise il y a quelques mois, avec le soutien de la YES BANK ("a YES BANK Entrepreneur in Action"), dans laquelle Vigyan a travaillé 5 ans, après 4 années d'études en biotechnologies (Jaipur) et 2 en finances (Kolkota), intercalées de 2 années d'expériences diverses en entreprise. Vikas a, lui, effectué ses 4 premières années en Ingénieurie électronique et technologique, suivies, comme Vigyan, de 2 années en finances, avant de travailler lui aussi 5 ans dans une banque (ICICI BANK).

Ils ont prospecté depuis plusieurs mois dans différentes parties de l'Inde du Nord à la recherche de projets agricoles "organics" présentant une dimension sociale prononcée qui se rapprocherait d'une démarche équitable, auprès desquels ils pourraient s'engager (micro-crédits, management, production, R&D, diffusion, exportation, chaîne de qualité, etc.). Ils sont en liaison avec Morarka Fondation, et intéressés par l'idée du tourisme rural et de l'écotourisme. Leur perception de l'implication communautaire des villageois se rapproche sur beaucoup de points de la nôtre, avec, bien sûr, des spécificités bien indiennes.

Ils sont tous deux originaires du Shekhawati.

Comme je l'avais perçu au téléphone, malgré un excellent anglais écrit (email), l'accent et la rapidité d'élocution imposent pour le moins une attention toute particulière dans la communication orale.

Pendant 2 jours, ils ont prévu de visiter plusieurs sites et familles autour de Jaipur, susceptibles d'accueillir ce type de tourisme. Je dois en voir deux avec eux.



Nous partons vers 11h30, après avoir embarqué au passage plusieurs personnes, dont Kaan Singh venu de Sikar (Shekhawati) où il travaille pour Morarka, et Giriraj Singh Lotwara, "Admistration Officer" de la Seedling Academy of Design, Technology and Management (3000 étudiants), propriétaire du "haveli" (demeure de maître typiquement rajpoute) que nous allons visiter aujourd'hui dans le village très isolé et "Rajasthan profond" de Lotwara (district de Dausa), à 2 heures 1/2 de Jaipur sur la route de Barathpur et Agra (halte potentielle pour nos voyageurs). Sur la route, à une dizaine de km avant Lotwara, une zone entièrement occupée par des graveurs et sculpteurs sur pierre.

Situé au milieu de champs de millet l'été, ou de moutarde l'hiver, d'étangs stagnants ou s'immergent de nombreux buffles noirs et boueux, et de dizaines d'oiseaux échassiers et de paons sauvages, Lotwara offre le parfait exemple de vie rurale rajpoute : maisons traditionnelles très pauvres mais colorées, femmes porteuses d'eau elles aussi vêtues de couleurs irréelles le visage souvent recouvert d'un voile fin qu'elles soulèvent d'un doigt comme nous le voyons très souvent au Rajasthan, animaux mêlés aux hommes, vie agricole.

Giriraj Singh est un peu le "prince" du lieu. A notre passage, tous le saluent les mains jointes avec un "namaskar" prononcé, certains allant même jusqu'à poser leurs mains sur le bas de ses jambes avant de les porter sur leur cœur en signe de respect manière rajpoute. Sa famille habite depuis des générations dans un haveli un peu délabré mais en phase de rénovation simple et propre, très agréable et parfaitement authentique, depuis sa construction au XVIIIè siècle. Courant décembre 2007, il devrait avoir terminé la rénovation des 8 ou 9 chambres d'hôtes, d'une salle de bains (carrelée !), d'une cuisine (elle aussi carrelée), et de toilettes. Le haveli se situe en bordure du village, avec un grand jardin, de belles plantations, à la limite des champs appartenant à Giriraj Singh. Electricité (publique ou par générateur essence) et téléphone.

Giriraj Singh travaille toute la semaine à l'Académie à Jaipur, et rentre le week-end. Il est facilement joignable sur son mobile et à son bureau, mais n'a pas de email. Aucune trace du reste de sa famille lors de ma visite, excepté son frère aîné : je n'y croise que des hommes, notables ou serviteurs attentionnés. La dimension communautaire de ce projet reste cependant floue voire inexistante à l'heure actuelle. La population pourrait sans doute être associée aux activités, assez facilement vu son dévouement à Giriraj.


Activités proposées : travaux des champs, tissage, musique et danses, méditation et yoga.

Nous sommes reçus dans une pièce aux fenêtres de verres colorés, au dernier étage du haveli, donnant sur le toit-terrasse dominant le village. Succulente et abondante nourriture locale préparée spécialement pour nous que nous dégustons avec nos mains droites (les rajpoutes venus de la ville ne semblent pas plus à l'aise que moi dans cet exercice, au contraire), assis sur un matelas au sol autour d'une grande table basse. Tant pis, je me lâche sur l'eau fraîche tirée de puits profonds (le niveau de la nappe phréatique a beaucoup baissé), et sur une salade concombres-oignons-tomates, et me réconcilie avec les chapattis directement sortis du tandoor.

Giriraj a fait réaliser un VCD de 15 mn sur la région, le village, et son haveli. Il m'en remet un exemplaire.

Au retour, nous visitons, à une vingtaine de km, le puits géant de Abhaneri (Chand Baori), et le temple (Harshshat Mata Temple) à moitié détruit mais aux bas-reliefs et sculptures innombrables et d'un style très raffiné, le tout datant des 8è et 9è siècles. Le puits est une construction en profondeur, d'une cinquantaine de mètres de long pour une trentaine de large au niveau du sol, sur une trentaine de mètres de profondeur. Les paliers se rejoignent par un bon demi millier de petits escaliers de 5 ou 6 marches chacun, répartis régulièrement tous les 2 mètres environ, permettant de descendre jusqu'au fond du puits. Selon les dires locaux, il est impossible d'utiliser, pour remonter, le même chemin qu'à la descente...

Retour à Jaipur vers 21h. Les routes et le niveau de vie des classes moyennes s'améliorant très vite en Inde, le nombre de véhicule croît d'année en année, ainsi que la vitesse de circulation. Âmes sensibles sur la route, fermez les yeux lors des dépassements de camions, surtout en pleine nuit.

A suivre...

1 commentaire:

unnatieakman a dit…

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