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mardi 13 janvier 2015

Les rencontres au Zanskar/Tangso, Vallées et Villages du Sud





Jour 1 et 2 : Après un petit vol entre Lyon et Zurich, nous voici envolé pour un voyage de 6559 km à destination de Delhi.
Attente dans le hall de Delhi durant la nuit, puis nous prenons un vol intérieur, direction Leh avec un survol au dessus des montagnes de l'Himalaya.
C'est un choc minéral ou de neige parsemé de petits oasis de cultures et de verdures.
Située à 3 500 m d'altitude, dans la vallée de l'Indus, Leh est la plus importante ville et la capitale de la région du Ladakh. Elle fût de le théâtre d'une manifestation d'importance au mois de Juillet dernier : le pèlerinage Kalachakra 2014- LADAKH avec sa Sainteté le Dalaï Lama.
Ce n'est qu'en 1974 que cette fût ouverte au tourisme. Mais auparavant Leh était un centre privilégié d'échanges commerciaux sur la voie reliant le Cachemire à l'Asie Centrale.
Après une sieste, nous voici parti déjeuner en ville (premier repas épicé), puis, visite de Leh.

Au retour, petit malaise qui nécessite du repos... Fatigue, maux de tête, souffle coupé, vomissements... et première inquiétude : vais-je tenir le coup ou être victime du mal des montagnes ? Lors d'un entretien téléphonique notre correspondant de Rencontre au bout du monde nous avait prévenu : "attention, le choc sera violent à l'arrivée". J'ai compris pourquoi cette précaution;


Jour 3 :
Après une nuit agitée, le réveil se fait difficile mais sans ces maux de tête qui avaient martelé ma soirée de la veille.
 
Départ pour l'école de Choglamsar. Un village d'enfants tibétains parmi les 7 écoles que composent TCV (Tibetan Children's village). Montesori y a fait son entrée et les résultats sont remarquables. Les Ladakhis apprennent quatre langues dès leur plus jeune âge : L'Hindi, l'Anglais, le Ladakhi et le Bodhi.

Avant un déjeuner copieux et "digeste", nous voici en direction du Monastère de Tiktse. Fantastique ensemble architectural. Tsong Khapa avait prophétisé l'établissement d'un monastère en ces lieux et ce fut le neveu de l'un de ses disciples qui fonda Tikste. Actuellement quelques 80 moines y résident.

Quatre temple peuvent être visités dans ce monastère.


Le monastère de Stakna nous réserve une surprise de taille...
Perché sur un éperon de la rive gauche de l'Indus, en amont de Tiktse, Stakna (nez du tigre) fut édifié par un demi-frère du roi Senge Namgyal (1590-1640) ; le monastère appartient l'ordre de Dugpa-Kagyupa. Le supérieur Stakna rinpoche, grand érudit est décédé à l'âge de 91 ans. Sa réincarnation fût découverte à Garsha (Himachal Pradesh).

Le nouveau Rinpoche est âgé de 3 ans. Il nous remettra à chacun, ce jour-là, un khata (Longue écharpe blanche en tissu que l'on offre lors des grandes occasions, sa longueur souhaite la longue vie, sa blancheur témoigne de la pureté d'intention de celui qui l'offre).
Séance très solennelle et emplie de grandes émotions. Pour en savoir plus :
https://www.facebook.com/Drukpa.Order/posts/10201990687502973




Jour 4 : 8 heures du matin. Nous quittons Leh. Quelques Cheik-Point et nous voici à la confluence de l'Indus et du Zanskar. L'eau est limoneuse et bleue : mélange de ces deux rivières. Il est à noter que la chaîne du Ladakh est coincée entre la plaque Indienne et la plaque Asiatique, la Chine grignotant 5 cm par an sur le Népal... La variété de couleur des roches s'explique par ces poussées inexorables empilant des dépôts marins datant de millions d'années. Après une pause déjeuner, nous voici au monastère d'Alchi Choskhor. Il est un des seuls monastères du 11ème et 12ème siècle subsistant au Ladakh. Il est à 64 km de Leh sur la route qui va à Kargil. Beaucoup de visiteurs découvrent Alchi à l’occasion d’une halte durant un trajet vers Kargil, la vallée de la Nubra. Y passer une nuit est fort sympathique (une dizaine d’hébergement en saison) pour qui aime le calme et permet de s’imprégner de cette ambiance unique.
 
Il s’agit d’un ensemble de trois temples, d’un chorten et de bâtiments construits entre les XI et XIII° siècle. Longtemps ignoré du monde et bien que n’étant plus en activité, il est aujourd’hui, certainement de par sa singularité, le monastère le plus connus du Ladakh. On reconnaît à Alchi des influences indiennes, cachemiris (sculptures en bois), tibétaines (architecture globale) et d’Asie centrale (motifs des peintures murales). Il est interdit de photographier avec flash dans la plupart des monastères, c'est pourquoi les sources viennent d'Internet.


Le long de notre chemin, nous croisons des camions TATA aux couleurs et illustrations qui me fascinent. Une personnalisation hors norme.

Pause déjeuner à Kaltse puis nous voici arrivé à Lamaruru Gonpa. Une légende raconte qu'un grand lac occupait le fond de la vallée. Un disciple d'Ananda (fidèle compagnon du Bouddha) vint par la voie des airs se poser sur une ile et prophétisa l'établissement d'un monastère...



Pause à Mulbek pour une pause photo du Bouddha Nouveau de 8 mètres de haut et datant du 13ème siècle.
Nous arrivons à Kargil de nuit après avoir été chahuté par les travaux à l'entrée de la ville, préparatif aux autres transports à venir.
Dernière nuit à l'hôtel...






Leh (3500 m) - Kargil (2676 m) : 213 km






Jour 5 : Départ en véhicule, direction Karsha, pour une journée de piste qui durera un temps interminable de chaos routiers. Nous avions été prévenu et donc ce n'est pas une surprise. Je m'équipe d'une ceinture pour protéger les lombaires, de mes écouteurs et de vêtements pour me coincer dans le véhicule. Comme dans le tambour d'une machine à laver ! 
Voilà comment RBM nous avait prévenu de ce périple, seule voie possible pour accéder au Zanskar, mais je n'avais compris le sens exact du mot tambour. Le temps étant couvert nous ne profiterons pas du Nun et Kun. Mais Phuntsok saura agrémenter notre longue journée de la pause de mandalas neufs. Nous pourrons admirer les premiers glaciers. Je reste admiratif devant le courage de tous ces camions qui font le trajet probablement quotidiennement. Au loin, nous voyons les premiers monts couverts de neige. Nous voici désormais à 4400 m au Col du Pensi La. A cette hauteur l’edelweiss est roi. Ainsi que la marmotte ! Nous arrivons à Karsha à la tombée de la nuit. Je suis accueilli par Lobsung, Amo et Mina, leur fille. La soirée ne sera pas très longue : repas court et me voici dans mon duvet en peu de temps. Première nuit chez l'habitant. Bonne nuit à tous.

Kargil (2676 m) - Karsha (3700 m) : distance 231 km





Jour 6 : Après un repos bien mérité, nous voici parti pour visiter le Monastère de Karsha. Karsha est le plus grand monastère Gelugpa (école des bonnets jaunes) du Zanskar. Il fut fondé au 12ème siècle par Pagpa Sherap et abrite 160 moines.
Nous voici au Zanskar, vallée issue de populations tibétaines depuis le 7ème siècle. En 1337, le Cachemire passe sous la domination des dynasties musulmanes. Cette annexion favorise le rapprochement entre le le Zanskar et le Ladakh. Dès lors, entre les deux régions s'établit un réseau d'échanges culturels qui s'étendra au Tibet central et au Guge. Au 17ème siècle, les Mongols envahissent la vallée. Les Moghols aideront à la libération, mais leur emprise sera forte par la suite.
Au retour, je prépare le repas avec Amo : carottes, pommes de terre et épinards agrémentés de riz. Puis , je bois mon premier thé salé au beurre de yack. Il est préparé dans une baratte spécifique et superbe.



Nous nous dirigeons vers la nonnerie et faisons la rencontre de l'amchi du village.

Il s'agit d'un monsieur très âgé et grand-père du coordinateur basé à Leh.
Nous conversons avec lui sur la médecine ayurvédique et l'ouverture du Zanskar au monde extérieur. Ici les caries n’existaient pas, par exemple, car le sucre ne faisait pas partie des ingrédients consommés. Philosophe très positif, ce médecin des plantes est un puits de connaissances. Une très belle et émouvante rencontre. Il nous adresse une prière dans le temple.

Pas assez de temps pour visite la nonnerie car la nuit va tomber.

Le soir, nous prenons le repas tous ensemble. Dès mon arrivée je me mets à la fabrication des momos (sorte de gros raviolis farci aux légumes). La maîtresse de maisons nous remet un khata en signe de bienvenue. Certains goûtent à la bière locale : le Chang (bière d'orge). Pierre sort la Chartreuse. Séance de photos prises par Damien.

Karsha s'étage sur une colline qui surplombe la plaine de Padum.
Padum est la capitale du Zanskar avec une population de mille habitants, bouddhistes et musulmans sunnites. C'est le seul endroit au Zanskar où l'on trouve une mosquée.


 
 

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